Created with Sketch.

Ailleurs / Shallow, Die Flucht aus der Zeit

« Mennele », 170x70cm, laine, mousse, 2019, photographie : R. Görgen

Max Eulitz / Caroline Gamon

  • Date de début : 21.06.2019
  • Date de fin : 01.09.2019

Vernissage : 21.06.19 > 18h30

Caroline Gamon et Max Eulitz ont été lauréats du programme de résidences croisées en 2019.

Caroline Gamon

Le travail de Caroline Gamon oscille entre peinture et illustration. Travaillant régulièrement pour la presse et l’édition, sa pratique est nourrie de textes, d’évènements, de faits sociaux ou journalistiques.

Intéressée par la question de la place et de l’idée de frontières, son travail de peinture consiste principalement en l’association d’images entre elles. Constituant des séries, des répertoires, on décèle souvent en toile de fond, des zones d’ombre, d’étrangeté, de vide, qui semblent traduire l’idée d’une disparition passée ou à venir.

Dans une temporalité comme suspendue, son travail s’efforce de révéler le potentiel narratif des images et son inquiétante étrangeté, dans un univers mi-réel, mi-magique.

AILLEURS

Principalement nourrie de textes tels que La Genèse, Les chasses à l’homme de Grégoire Chamayou ou encore Ailleurs d’Henri Michaux, l’exposition tente de retranscrire, principalement, au moyen de peintures petits formats, l’étrangeté qui peut émaner des sujets traités.

Souvent proche de l’opposition entre nature et culture, de la question du lieu et de la frontière, les ensembles proposés cherchent à exposer l’idée d’étrangeté, de violence et de non-sens inhérente à notre histoire humaine.

En mêlant documentation historique et fiction dans un même tout, plongé au moyen de la peinture dans une ambiance sourde, douce et inquiétante à la fois, le temps comme l’espace semblent suspendus. Un flou qui vise à interroger la notion d’altérité et l’idée de cet ailleurs fantasmé qui bien souvent l’accompagne.

 

Max Eulitz

Max Eulitz est diplômé de la Städelschule de Francfort-sur-le-Main, où il a étudié avec Peter Fischli. Max Eulitz axe sa réflexion artistique sur son environnement, par le biais d’observations, d’anecdotes personnelles et d’expériences collectives, s’inspirant souvent des activités culturelles des « petits bourgeois » et consacrant des recherches conceptuelles aux phénomènes ordinaires.

Bien qu’il ait reçu une formation en photographie pratique que l’artiste examine souvent d’un oeil critique – le travail de Max Eulitz n’est pas lié à un seul médium, englobant la sculpture, la peinture, la performance, la photographie ou encore l’édition, et étant souvent spécifique à un lieu.

SHALLOW, DIE FLUCHT AUS DER ZEIT

« L’autodétermination est un concept majeur de l’image humaniste actuelle de l’Association humaniste allemande. L’importance de cette posture centrale résulte de la position de front nécessaire à telles autorités religieuses ou telles institutions étatiques voulant restreindre ou interdire à l’individu l’autodétermination au cours de sa vie. Ni l’Église et une doctrine religieuse, ni l’État ou d’autres autorités ne devraient pouvoir déterminer la vie et la mort des individus, mais ceux-ci eux-mêmes. La référence positive à l’autodétermination a clairement l’intention de critiquer la classe dirigeante et l’émancipation.

D’un autre côté, cependant, le terme est tout sauf sans problème. Des phrases comme « Ma vie m’appartient » sont tout simplement fausses: il est du propre de la vie humaine et donc aussi de l’humanité de ne pas pouvoir déterminer complètement le cours de son existence, la vie et la mort des uns pouvant toujours influencer celles des autres.

La nécessité d’une perspective différenciée ne résulte- t-elle pas d’ailleurs d’un point de vue normatif ? Devrions-nous vraiment vouloir avoir le contrôle total sur nos vies ? D’ailleurs, ce que je fais de ma vie ou comment je souhaite mourir, n’est-ce pas aussi un peu l’affaire de l’autre ? L’autodétermination est aussi un concept et une pratique qui se rapproche beaucoup du culte moderne du moi, avec sa tendance à l’auto-exaltation et à l’égocentrisme.

Pour reprendre les mots de Martin Seel : tout comportement humain se trouve dans une polarité fondamentale, se déterminant tout en étant également déterminé. Quid alors de rester passif ou d’être actif ? Si nous ne pouvons pas être déterminés, nous ne pouvons rien déterminer non plus – ni nous-mêmes ni le monde dans lequel nous nous trouvons. Cette exposition traite de cette nature à la fois active et passive de l’homme. »

Note de l’artiste, 2019.