L’exposition Au Bonheur prend appui sur le passé commercial du bâtiment Art nouveau abritant le CEAAC en se jouant des typologies d’objets en vente du tout début du XXe siècle aux années 1960 dans cet ancien magasin de faïences, porcelaines, verreries, luminaires et articles de ménage. En replaçant l’ « objet de commodité » dans une perspective culturelle, l’exposition s’intéresse à la « vie sociale des choses » (Arjun Appadurai).
Les objets qu’elle rassemble témoignent de la manière dont l’idéologie peut s’inscrire dans la forme, et du pouvoir attribué à celles et ceux qui les fabriquent, les choisissent et les disposent. De possibles glissements s’opèrent entre leurs différents régimes de valeur (d’usage, d’échange, culturelle, plus-value). La décoration devient ici un vecteur d’autorité, de subversion et d’émancipation.
Le projet est aussi l’occasion de proposer des céramiques utilitaires à la vente, dont la sélection découle d’une prospection de plusieurs mois dans des ateliers de potier·e·s en Alsace.
Commissaires : Alice Motard et Joël Riff
Au Bonheur est réalisée en collaboration avec Moly-Sabata, la plus ancienne résidence d’artistes de France, fondée en 1927 à Sablons en Isère par le couple d’artistes Albert Gleizes et Juliette Roche. La potière australienne Anne Dangar y résida deux décennies, initiant une pratique de la céramique toujours d’actualité.