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Le grand malentendu – La rupture de la rupture / Prélèvement /s

Lucille Uhlrich / Letizia Romanini

Exposition - Espace international

  • Vernissage : 30.04.2014
  • Date de début : 02.05.2014
  • Date de fin : 25.05.2014

Le CEAAC a développé un réseau de partenaires internationaux qui conduit chaque année à l’accueil et à l’envoi d’artistes en résidence. Il dispose également d’un espace d’exposition dédié à la présentation du travail de tous les artistes qui participent à ces programmes d’échanges.

Inaugurée en 2011 en partenariat avec la Région Alsace, la Ville de Strasbourg et le service culturel du canton de Fribourg, la résidence à Berlin permet à deux artistes travaillant en Alsace d’y être accueilli chaque année pour une durée de trois mois. La résidence comprend également une bourse de voyage, de séjour et de matériel.

Cette exposition présentera les travaux réalisés par les deux artistes Lucille Uhlrich et Letizia Romanini durant leur résidence en 2013.

 

 

LE GRAND MALENTENDU – La rupture de la rupture

 

PRÉAMBULE :

Pourquoi parle-t-on de querelle de l’art contemporain?

L’ art contemporain est un monde qui s’organise autour de critères qui n’ont plus rien à voir avec l’art classique ni l’art moderne, il désigne une certaine catégorie d’œuvres d’art respectant des critères précis (règles, codes, grammaire). Ces critères imposent un régime de singularité et de renouvellement occasionnant des postures d’opposition du type “ne pas faire ce qui a déjà été fait” ou du moins mettre en avant le fait que l’on refait! Ainsi, l’art contemporain ne transgresse pas simplement les canons de la figuration mais aussi les frontières de l’art tel que le sens commun l’envisage.  Il propose une  expérience des limites de la perception et se doit d’installer en contrepartie des discours explicatifs et des médiations au premier plan pour essayer de restaurer une lisibilité. Mais lisibilité et visibilité s’y confondent définitivement et il est difficile de jeter un pont entre le sens commun et les codes contemporains. Tout comme il est difficile d’expliquer simplement la matière noire.

OBJET:

Mon travail questionne à ce titre la place du discours dans les formes et celle plus vaste du langage au sein d’une pratique contemporaine. J’essaie à travers cette recherche de faire dialoguer les critères de l’art contemporain avec ceux du passé, à savoir les critères de  figuration de l’art classique mais aussi l’expression de l’intériorité propre à l’art moderne.

Plus particulièrement, cette exposition propose de bousculer le rôle que l’art contemporain attribue à l’œil, à la bouche et à la main, et elle perturbe ce que l’on peut percevoir de leur action.

Vous croiserez ici des mains coupées ou des mains nouées, pourtant étrangement porteuses de tableaux, mais aussi des mains qui parlent. Vous tomberez sur des peintures dans lesquelles le texte joue un rôle cible (décryptable selon que votre œil s’attarde sur les couleurs ou non ) ou encore des peintures dont le titre se défait sur la surface et que l’on ne peut percevoir qu’à travers des vitres gravées.

Bref, cherchez le texte ou oubliez le, mais sachez que quelque soit votre point de vue, vous êtes du bon côté!

Prélèvement /s

 

Action de prélever.

1. Prendre une certaine portion sur un total, une masse.

2. Extraire.

Ma pratique se nourrit du quotidien. Des objets sans valeur apparente, des phénomènes liés au temps qui passe et des gestes insignifiants deviennent des points de départs possibles. Les œuvres que je conçois opèrent par mise en évidence, déplacement ou assemblage.

Je travaille de manière très empirique et intuitive. Une forme, une texture peut capter mon attention et sa matérialité va conduire mes choix. Ainsi l’évolution du travail se fait par apprivoisement, par répétition de gestes, dans un va et vient pendant lequel je lie et définis mes réalisations au fur et à mesure.