Paolo Almario et Laurent Odelain ont été lauréats en 2017 des Résidences Croisées Grand Est, France / Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec 2017, un programme organisé depuis 2004 par l’Agence culturelle / Frac Alsace et Langage Plus, avec la collaboration du Centre Sagamie et du CEAAC.
DATASETS : LUMIÈRE : STRASBOURG
L’exposition Datasets : Lumière : Strasbourg consigne les résultats de la recherche-création menée par Paolo Almario entre octobre et décembre 2017. L’objectif du projet a été de créer plusieurs cartographies de la ville de Strasbourg. Produites par une machine à dessiner, ces oeuvres sont la représentation d’une base de données numériques générée lors des parcours urbains réalisés par l’artiste. À l’aide de dispositifs numériques de très petite taille (Arduino, photorésistances, module GPS) intégrés à son sac à dos, Paolo Almario a parcouru la ville en prenant des échantillons numériques de la lumière urbaine.
S’inspirant des idées de Le Corbusier, Paolo Almario considère l’architecture comme une quête de conciliation entre la lumière et l’ombre. Cette dualité, à la portée créative de l’architecte, permet de moduler l’activité humaine. Avec ce projet, l’artiste a voulu porter un regard sur l’espace architectural, en ignorant les volumes, afin de repérer les associations de lumière-ombre créés par et dans l’espace urbain. C’est ainsi que, lors de sa résidence, Paolo Almario est allé vers la « capture » numérique de Strasbourg par l’ombre et la lumière.
> Cette exposition bénéficie du soutien exceptionnel de l’UQAC, où Paolo Almario enseigne les arts numériques depuis 2014.
> Paolo Almario est né en 1988 à Florencia (Colombie), il vit et travaille à Chicoutimi (Québec) depuis 2011.
ÉMISSAIRE #2
L’émissaire d’un lac est la rivière dans laquelle il s’échappe, c’est aussi un messager, une force ou un individu chargé de déterminer une direction et de mener à bien une mission. À Alma, là où le lac donne naissance à la rivière, le ciel est ouvert et très présent. L’air et ses lumières semblent disponibles. L’eau et ses flux puissants reflètent le ciel. Depuis un siècle, l’exploitation capitaliste de cet élément vital a engendré des modifications du paysage, sans doute préservé jusqu’alors dans l’esthétique imaginaire et sauvage des immensités nord-américaines.
Lors de ma résidence à Langage Plus, muni de ma caméra, j’ai construit et enregistré une série de gestes dans les paysages du lac Saint-Jean et de la rivière Saguenay, son émissaire. Je me suis inspiré des paradoxes rencontrés sur place, entre le potentiel poétique de ces paysages et leur exploitation industrielle. La manipulation et l’assemblage de branches de bois glanées au bord du lac et des rivières m’ont fourni les ingrédients d’une échappée spatiale imaginaire. Tisser le bois, c’était parcourir la rivière.
L’exposition Émissaire qui a clôturé ma résidence présentait une série de photographies et de séquences vidéo articulées autour d’une structure en bois de grève. Assemblée dans la salle d’exposition, celle-ci évoque le véhicule ou l’abri primitif autant que la carcasse osseuse du Léviathan. Des matrices triangulaires, elles mêmes animées plus tôt dans les vidéos et les photographies, ont insufflé son mouvement à cette structure. L’exposition Émissaire #2 présentée au CEAAC en est une variation.
> Laurent Odelain est né en 1985 à Chaumont en Haute-Marne. Basé à Strasbourg, il s’en échappe souvent.