Le choix d’un « fou» déploie en effet une large gamme de résonances de cette transposition ludique: jouée et joueuse, de la vie. Comme Benoît Decque le fait observer, la traduction en allemand de ce mot – comme en français – une singulière richesse de significations. Celles- ci renvoient d’abord à un état mental perturbé au regard de la saine raison: verrückte, dérivant du participe du verbe rücken, signifie donc déplacé, bougé, dérangé, tandis que «fou» vient du latin follis, désignant un sac ou ballon gonflé d’air, un soufflet de forge, et a pris le sens de fou par métaphore de cette disproportion, de cette démesure en quelque sorte outrée.
Paul Guérin