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Samuel Rousseau

« C’est tout à fait paradoxal mais j’ai commencé à faire de la vidéo parce que je me méfiais de ce médium. La première fois que je l’ai utilisé, je l’ai trouvé trop séduisant. Il y a le mouvement, la couleur, la lumière, le son, tous ces paramètres peuvent être modifiés. Le grand risque, c’est de se perdre dans l’abîme de la technologie. Je plie toujours les machines à mes envies et mes besoins, je ne cherche pas à produire de belles images vidéos comme les vidéastes savent le faire avec les effets spéciaux. Ce qui m’intéresse, c’est de créer du sens, de créer des images mentales. Je veux fabriquer des images qui s’impriment dans le cortex des gens qui regardent mes pièces ; si elles parviennent jusque-là, elles ont peut-être une chance de modifier leur perception des choses. Quand je pense à une pièce, je tends vers elle et seulement ensuite je cherche le bon logiciel ou le bon moyen technique pour y arriver. La vidéo est un outil, l’ordinateur est tout à fait comparable à un couteau suisse. »

Extrait de l’interview de Samuel Rousseau par Marie Courtois, Artabsolument, n°36, Juillet-Août 2010

 

« Touche-à-tout insatiable, exploitant les ressources des techniques les plus sophistiquées – logiciels de développement, de montage d’images et de sons – comme celles des matériaux les plus triviaux – bâche résinée, bidons plastiques, blisters médicamenteux, pneus, bougie, etc. -, Rousseau est un artiste inclassable. Entre réalité et fiction, il n’a pas son pareil pour inventer toutes sortes de situations inédites dont le décalage n’a d’autre fin que de déstabiliser nos habitudes perceptives. De nous inviter à réviser nos a priori. Quelque chose d’une impertinence est à l’oeuvre dans son travail qui relève de la revendication d’une liberté par rapport aux conventions en usage et de la nécessité d’offrir au regard la surprise d’une image. »

Philippe Piguet, Samuel Rousseau,
Catalogue aux éditions Fondation Salomon, 2010

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