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Hélioflore

Samuel Rousseau
2009 – 2012
34 panneaux solaires, 15360 diodes électroluminescentes, logiciel de commande.
Barr, Château d’Andlau, versant vosgien.

 

Alors que les sources d’éclairage nocturne des monuments sont d’ordinaire peu apparentes, c’est dans leur visibilité et leur structure que réside l’originalité du projet artistique conçu par Samuel Rousseau. La situation isolée du château et un souci d’ordre « écologique » impliquant l’alimentation en énergie par des panneaux solaires furent à la base d’un cahier des charges confié par l’association des Amis du Château d’Andlau à un artiste vidéaste, de ce fait très à l’aise dans la mise en oeuvre des « nouvelles technologies » et l’exploration de leurs virtualités poétiques.

Sensible à l’analogie fonctionnelle entre les plaques photovoltaïques transformant en énergie le rayonnement solaire et le phénomène biologique de la photosynthèse, c’est tout « naturellement » que des morphologies végétales ont été choisies pour donner une forme significative aux divers éléments de cet appareillage.  Les panneaux solaires, disposés pour un ensoleillement optimal vers le sud, jouent ainsi le rôle d’un feuillage ; le tressage des tuyaux de plastique revêt l’apparence de troncs de lierre escaladant les tours tandis que d’autres plus minces évoquent les retombées de tiges de vigne vierge le long du mur d’enceinte

De jour, la visibilité de ce dispositif constituerait donc une réinterprétation de l’esthétique romantique des ruines, qui jouait picturalement de l’intrication de la végétation à l’architecture, dans un esprit cette fois technologique et « moderniste » puisque sont mis en jeu cette fois des formes géométriques, de matériaux bruts et des couleurs pures. De nuit, la lumière accumulée et transformée en énergie électrique est restituée dans celle de milliers de diodes qui dévoilent moins l’aspect le château qu’elles ne font sentir dans le paysage sa présence obscure mais vivante. En effet, un système informatique prend en charge l’éclairement successif des lampes de différentes couleurs de plus en plus visibles à mesure que la nuit devient plus noire et qu’elle unit alors dans cette lente et mystérieuse respiration lumineuse, assez voisine vue de loin  du scintillement d’une constellation, les temporalités d’ordinaire distinctes de l’histoire, de la technique, du cosmos et de l’art…

Fiche(s) artiste :

 Samuel Rousseau