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François Bruetschy

« Dans son atelier de Mulhouse, François Bruetschy se livre à une aventure solitaire bien éloignée des mouvements et des groupes qui occupent la scène artistique contemporaine. Sur la surface de ses toiles, l’artiste inscrit un langage de formes et de signes peu identifiables, presque une écriture secrète dont le sens nous échapperait si certains éléments n’apparaissaient pas comme des repères. S’il peint l’extinction du sujet, François Bruetschy laisse transparaître le réel dans ses oeuvres. Sa peinture est habitée par une mémoire : elle nous livre le souvenir du quotidien, un presque rien de l’univers du peintre. Ses tableaux mettent en scène des plans colorés : ils racontent l’histoire des évènements picturaux, leur enchevêtrement mais aussi leur effacement. Au sein de la toile, l’agencement des surfaces peintes obéit à une logique propre. Les dessins constituent souvent un répertoire de formes premières pour l’oeuvre peint.

Les paysages abstraits de François Bruetschy révèlent l’influence de l’art informel de Cobra et de la peinture spontanée des expressionnistes américains. Peu sensible aux drippings de Pollock, François Bruetschy s’est intéressé davantage aux abstractions colorées de De Kooning et aux « aplats monocordes » de Motherwell : il emprunte à ces deux artistes la gestualité de sa touche. Mais François Bruetschy paraît plus proche encore d’Henri Michaux. Comme l’auteur d’Emergences-Résurgences, il cherche à rendre « le lieu sans lieu, la matière sans matérialité, l’espace sans limitation » et à représenter « l’objet quand il a cessé d’être pesant, cessé d’être impénétrable, cessé d’être objectif, cessé d’être fixe ; intact et pourtant ruiné ». »

Sylvie Lecoq-Ramond

Installation(s) en lien :

  L’Ange