Le chorégraphe et danseur américain Daniel Linehan a d’abord travaillé à New York, avant d’intégrer en 2008 le cycle de recherche P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) à Bruxelles fondé par la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker. Il a depuis réalisé de nombreuses pièces à la jonction de plusieurs styles de la danse contemporaine hérités des travaux de Merce Cunningham et de Trisha Brown ainsi que de ses évolutions plus récentes vers la non-danse et la performance. Associant le mouvement et le langage dans son travail, il creuse ce rapport à l’intime, à la voix dont le danseur est généralement privé. « Je ne vois pas pourquoi le danseur devrait rester silencieux, affirme-t-il. Au contraire, ce devrait être l’exception. » Combinant sens critique et goût du jeu, il grogne dans son solo Digested Noise (2004), chante dans Zombie Aporia (2011), ou tourne sur lui même dans un mouvement giratoire frénétique et obsessionnel dans le solo qui l’a révélé en France, Not About Everything (2007).
Le 12 avril, dans le cadre de Rose, Daniel Linehan réalisera à nouveau ce solo. Tout en tourbillonnant sur lui-même jusqu’à l’épuisement, il parle, lit, partageant ses pensées et ses questionnements. Dans ce déplacement, à l’apparence simple et répétitive, il introduit une série de variations, d’accélérations et de décalages subtils, créant une danse exigeante et complexe. Plus encore, dans ce tournoiement infini, Daniel Linehan engendre, tout en finesse et profondeur, un espace de réflexion méditatif.
Dans le temps de l’exposition, seront également présentés une affiche, trace et annonce de cette performance ainsi que son livre, intitulé A No Can Make Space, publié en 2013, tentative de traduire une pensée chorégraphique dans un ouvrage imprimé.