Mon travail de peinture consiste principalement en l’association d’images entre elles. Je constitue des séries, des répertoires, inspirée par les planches naturalistes, Bernd et Hilla Becher, le Douanier Rousseau, l’étrangeté des univers de Tuymans, Doig, Hopper, la poésie de Paul Nougé, et place bien souvent en toile de fond, l’idée d’une disparition effective ou à venir.
Il m’importe aussi de laisser dans chaque chose, une zone d’ombre, d’étrangeté, de vide, en ancrant mes univers dans une temporalité suspendue. Le potentiel narratif des images, la chute, et plus exactement, la tension d’avant la chute m’intéresse, comme s’il s’agissait là d’un état des lieux d’avant catastrophe.
Les espaces sont bien souvent déserts. L’humain n’étant que de passage, il ne se fixe que très rarement dans l’espace de mes peintures, bien que sa trace en soit omniprésente, notamment au travers des constructions architecturales ou de silhouettes fantomatiques. La nature quant à elle, fait autant figure de renouveau, d’évolution logique et inéluctable que d’une menace sourde, prête à tout engloutir.