La Nacelle
Denis Pondruel
1995
Acier, moteur électrique, hauteur variable entre 7,5 et 10 m. selon le niveau de la nappe phréatique
Parvis du lycée Marc Bloch, Bischheim
La Nacelle installée à Bischheim par Denis Pondruel semble être d’abord un appel vers le haut : une construction qui permettrait, imaginairement, de s’installer sur la chaise à son sommet et de se retrouver en plein ciel, comme dans une minuscule barque voguant parmi les nuages. Pourtant, la structure est construite sur un moteur qui la relie profondément au sol, et même au sous-sol.
La Nacelle est haute, mais elle n’a jamais la même hauteur : selon le niveau de la nappe phréatique qui se trouve en sous-sol, la sculpture peut s’élever de presque 3 mètres. Toute l’installation est un jeu sur le visible et l’invisible : alors qu’il semblerait que, par sa taille imposante, elle cherche à donner un point de vue imprenable sur les alentours, c’est en réalité sous le sol que se situe le véritable fondement du projet artistique. Le haut est, pourrait-on dire, « indexé » (pour reprendre le nom du catalogue de Pondruel) sur le niveau du bas. Si toute la structure métallique est visible, son ressors profond, la machine en sous-sol, est invisible.
« Si la nacelle est effectivement reliée à la nappe phréatique – dont on peut dire qu’elle est à la fois éminemment présente et invisible – ce n’est pas que je tienne particulièrement à « faire voir » la nappe, ou à donner une information sur sa profondeur. Je ne m’intéresse pas à son niveau. Je m’intéresse à sa qualité spécifique qui est d’être mobile. Se relier à elle rend l’objet que je construis mobile et indépendant du cadre urbain qui, lui, n’est pas caractéristique. Ce n’est donc pas au cadre urbain, mais à la nappe souterraine – dont la présence et la proximité sont en revanche une forte caractéristique de cette région – que je relie l’objet. »
Denis Pondruel, extrait d’Indexations, co-édition CEAAC / La Chaufferie
Dans le cadre du 1% artistique pour la construction du Lycée par la Région Alsace