Basé sur l’archive de documents et la documentation d’archives, le travail de Bruno Persat joue avec les formes mouvantes d’organisation et de transmission du savoir et de l’expérience. Ses œuvres prennent aussi bien comme points de départ la dérive des icebergs, les projets architecturaux utopiques et communautaires des années 1960, les jeux vidéos ou les théories de psychologie cognitive. Pour autant, si ces différentes recherches scientifiques et techniques sont constitutives de ses projets, elles n’apparaissent qu’en filigrane, transposées dans des installations modulaires et accidentées, pensées comme autant d’outils permettant de modéliser des processus de pensée ou d’explorer les propriétés aléatoires des matériaux employés. En ce sens, les œuvres de Bruno Persat relèvent d’une esthétique du projet. Leur exposition s’envisage alors comme une expédition collective dont les obstacles et les découvertes durant le parcours importent davantage que la destination.
Invité à imaginer Seymour avec les commissaires de l’exposition Yoann Gourmel et Elodie Royer, Bruno Persat réalise par ailleurs un ensemble d’interventions conçues spécifiquement en écho aux autres œuvres présentées. Une installation au sol de la salle principale du centre d’art sera entre autres réalisée d’après une peinture mathématique de l’artiste et illustrateur américain Crockett Johnson. Reproduisant son motif au sol dans des matériaux utilisés sur les chantiers de construction, elle compose à l’instar d’un jardin zen japonais un paysage géométrique à observer de la coursive du premier étage.