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C’est prodigieux ! / Bing, Bang, Plouf.

Magali Baribeau-Marchand, Les phrases Kléber, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Magali Baribeau-Marchand, C’est prodigieux !, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Magali Baribeau-Marchand, C’est prodigieux !, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Magali Baribeau-Marchand, Les confettis, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Magali Baribeau-Marchand, Fragments, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Magali Baribeau-Marchand, C’est prodigieux !, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Ikhyeon Park, Chaise neutralisée, objet, 2019

Ikhyeon Park, Bing, Bang, Plouf, 2019, vue d’exposition, Espace international du CEAAC

Ikhyeon Park, Arme à feu neutralisée – Pistolet B (série de 5), sculpture en plastique, 150 x 150 x 5 mm chaque, 2018.

Ikhyeon Park, Arme à feu neutralisée – Pistolet B (série de 5), sculpture en plastique, 150 x 150 x 5 mm chaque, 2018.

Ikhyeon Park, Arme à feu neutralisée – prototype C1, sculpture en bois, dimensions variables, 2018

Magali Baribeau / Ikhyeon Park

  • Date de début : 15.03.2019
  • Date de fin : 19.05.2019

Magali Baribeau-Marchand et Ikhyeon Park ont été lauréats en 2018 des échanges artistiques Grand Est, France / Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec, un programme de résidences organisé par le Frac Alsace et Langage Plus, avec la collaboration du Centre Sagamie et du CEAAC.

 

C’EST PRODIGIEUX !

L’exposition C’est prodigieux!  présente les recherches menées par Magali Baribeau-Marchand au cours de sa résidence de création à l’automne 2018. Durant deux mois, elle a choisi de fréquenter divers lieux de passage et de rassemblement à Strasbourg, en s’intéressant aux objets qui y sont déposés. Chargées de symboles festifs, commémoratifs ou rassembleurs, ces offrandes passent parfois inaperçues mais contribuent à créer du lien entre les gens. Souhaitant révéler le potentiel sensible de ces objets et guidée par ce concept archéologique selon lequel «tous les fragments ont de l’importance», l’artiste a ainsi prélevé dans l’espace public une multitude de signes tangibles ou infimes. En résulte un corpus sculptural témoin de son expérience, ainsi que des dispositifs plastiques magnifiant le détail, rendant précieux l’anodin.

Au cours de son séjour, Magali Baribeau-Marchand a mené différentes «cueillettes», telles qu’elle se plaît à les nommer : confettis ramassés au sol à la suite de célébrations, consignés avec leurs lieux, dates et anecdotes, propos d’inconnus glanés sur la place publique, collection de postures de corps s’attardant à une offrande commémorative, ou même cailloux et minuscules objets des rues.

Se faisant, elle expérimente un rapport au temps décalé qui prône, à travers la flânerie et la dérive, le geste d’observer et l’importance du don, de la trouvaille et de la surprise dans le tissu social. Entrant dans une relation sensible avec la ville en suivant les mouvements internes qui la composent et en tentant de saisir l’humanité qui l’habite, Magali Baribeau-Marchand cherche à mettre en lumière cette poésie dissimulée dans le quotidien ordinaire.

 

> Née en 1984, Magali Baribeau-Marchand vit et travaille à Saguenay.

 

BING, BANG, PLOUF.

« …La destruction reste l’alternative fondamentale à la production : la consommation n’est qu’un terme intermédiaire entre les deux. Il y a une tendance profonde dans la consommation à se dépasser, à se transfigurer dans la destruction. »
Jean Baudrillard, La société de consommation, éd. Denoël, 1970.

C’est avec une ironie certaine qu’Ikhyeon Park pointe son regard sur des concepts-fleuves de notre époque, et notamment celui de «développement durable». Un véritable oxymore selon l’artiste, continuant sous couvert de l’argument du recyclable à soutenir une consommation en réalité toujours aussi massive et par là, à masquer le vrai coeur du problème.

Rapprochant formellement l’univers, à première vue graphique et coloré, de ces déchets d’emballages ordinaires à celui des armes à feu – dont l’omniprésence mondiale pose également question – Ikhyeon Park développe avec humour l’idée d’ «arme neutralisée». Coques transparentes devenues réceptacles de jolies ordures, ces pistolets et fusils aux allures de jouets – ou vanités de conscience tranquille – n’en demeurent en effet pas moins des symboles de violence.

Établissant un lien allégorique entre pouvoir de l’arme à feu et pouvoir de consommation, c’est face à leur conséquence commune – l’autodestruction – que l’artiste souhaite nous placer. Une puissance délétère dont nous disposons tous sans forcément se l’avouer ni penser son bon usage…

Bing, Bang, Plouf. est le résultat des recherches menées par l’artiste lors de sa résidence à Alma en 2018, dans le cadre du programme d’échanges porté par Langage Plus et le Frac Alsace, avec la collaboration du Centre Sagamie et du CEAAC. Présenté une première fois au Centre d’art Langage Plus à l’issue de son séjour, ce projet d’exposition se déploie à présent au sein de l’Espace international du CEAAC.