Capucine Vandebrouck et David Heitz ont été lauréats du programme d’échange avec Stuttgart et le Bade-Wurtemberg en 2014. Cette résidence est organisée dans le cadre d’un échange avec le Land du Bade-Wurtemberg et en collaboration avec l’Institut français de Stuttgart.
Elle se concrétise par l’échange annuel d’un artiste pour une résidence de trois mois. L’accord prévoit en outre l’organisation d’une exposition et la réalisation d’une édition sur le travail de résidence dans l’année suivant la résidence.
Mirari
Capucine Vandebrouck a bénéficié du programme de résidence à Stuttgart en 2014.
Mirari (mot latin, infinitif de miror: s’étonner, voir avec étonnement) est un dispositif s’appuyant sur une méthode scientifique appelée strioscopie. Ce procédé permet de mettre en lumière la compression de l’air ou d’autres fluides en temps réel. La strioscopie rend visible des phénomènes optiques induits par des déviations de faisceaux lumineux et par des superpositions de couches d’air de températures différentes. On peut parfois remarquer ces troubles dans l’air au-dessus des radiateurs, du goudron chaud, ou même dans le cas de mirage dans le désert.
La projection d’une lumière blanche sur une flamme rend visible les émanations de chaleur.
C’est en quelque sorte la projection d’un objet dans l’impalpable et dans l’immatérialité qu’il peut dégager. Montrer l’objet dans une forme fugitive et glissante, puis comprendre qu’il n’existe pas de réalité objective grâce à cette remise en contexte du quotidien.
Si le réel est l’effectif ou le concret, alors la réalité est le sentiment du réel. Je souhaite parler de réalité à partir du réel.
En créant de la présence dans un lieu d’absence, je donne la preuve d’une réalité imperceptible, un entre deux dans la compréhension et la lecture de la réalité. Mon champs d’action se situe dans cet espace entre le tangible et l’intangible.
Note d’intention rédigée par Capucine Vandebrouck au sujet de son exposition à l’Espace international
Relations publiques
Originaire de Karlsruhe, David Heitz a été accueilli en résidence à Strasbourg en 2014. Son travail s’inspire principalement de l’espace public. L’affrontement des trouvailles qu’il y fait aboutit à des installations où ces différents éléments entretiennent un rapport d’interdépendance.
Son champ d’action s’étend de la sculpture à l’intervention dans l’espace, en passant par l’installation et la projection de séquences d’images grand format.
Les photographies de David Heitz s’inspirent de scènes quotidiennes assez banales, surtout remarquables pour leur géométrie ou les jeux d’ombres et de reflets qu’elles mettent en scène. Privilégiant le noir et blanc, ses clichés sont à la fois bruts, par les détails architecturaux ou les agencements urbains qu’ils représentent, et doux, grâce à un cadrage et une lumière souvent feutrée. Aucune trace humaine, ou presque, n’est visible sur ces photographies et les détails qui sont capturés ne permettent que rarement de dater ces dernières.
Le dispositif d’exposition choisi par David Heitz est singulier puisqu’il les projette en très grand format, sous forme de slide-show et « il utilise ses images comme un matériau brut.
Par la projection de son diaporama sur un mur, souvent à l’embrasure d’une porte, David Heitz, joue subtilement avec les architectures et l’espace, réussissant à dépasser l’iconographie photographique. La lumière du soleil, les ombres sur le mur, des animaux et des scènes de rues se dévoilent et se mélangent avec la réalité et avec nous… »
citation de Paula van den Bosch, curatrice au Bonnenfantenmuseum de Maastricht