« Dans la cour vitrée d’un musée allemand, trois plaques de couleur sont accrochées tout en haut d’un mur, entre les fenêtres du premier étage et la porte vitrée qui donne accès aux collections du musées. Elles ne sont pas accrochées là pour servir de décoration, elles présentent déjà au premier coup d’œil un aspect encombrant et sont trop petites pour investir de couleur le pan de mur qui leur est imparti. S’il s’agit donc de tableaux monochromes, le propos ne semble pas centré sur la beauté de la couleur – pour le regard non initié, elles sont vert-gris menthe, gris mat et diffusément gris-bleu. Leur traitement superficiel ne semble pas davantage être au centre du propos : il s’agit de trois plaques de métal laquées, lisses. Ces objets ne nous livrent pas beaucoup d’information. (…) »
Rudolf Reiber est un artiste protéiforme. Récemment exposés à la villa Merkel, au Ulmer Museum ou encore à la dixième Biennale Internationale d’Istanbul, ses travaux s’articulent autour de thèmes récurrents tels que l’espace, le temps, le vide et se présentent sous la forme de vidéo, d’installations et de photographies.
» Reiber détient (…) assurément le record de la plus grande mesure de figuration possible pour un tableau monochrome abstrait. Ou plutôt – la plus grande mesure de contenu possible, car la totalité que Reiber génère à partir de multiples références à notre réalité et d’autoréférences immanentes à l’art, est ce qui fait la spécificité de sa série German Skies »
Lutz Eitel, extrait de German Skies