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Crabe Chorus

Appel à participation

De décembre 2025 à juillet 2026.
À la clinique Sainte Anne et Strasbourg-centre (à confirmer).

De quoi se protège-t-on quand on traverse un cancer, qu’on le soigne ou qu’on aide quelqu’un qui en traverse un ?

C’est autour de cette question centrale que l’artiste Violaine Lochu, accompagnée par la curatrice Vanessa Desclaux, mènera un projet de création en collaboration avec le service d’oncologie de la clinique Sainte Anne et SOL, dans le cadre d’un partenariat entre le CEAAC et Musica.

L’artiste Violaine Lochu propose des temps de rencontre, d’échange et d’ateliers pour transformer les expériences partagées en faisant usage du corps et de la voix. Le projet de création, dont la forme finale sera définie par les participant·es, sera restitué lors du festival Musica et dans une exposition au CEAAC à l’automne 2026.

Les personnes intéressées (patient·es, aidant·es, soignant·es ou concerné·es) par ce projet autour du cancer sont invitées à contacter le CEAAC.

  • Par téléphone : 03 88 25 69 70
  • Par mail : direction@ceaac.org 

© Dojo Sisters. Violaine Lochu, Adagp, Paris, 2025. Photo : Tadzio

La traversée d’un cancer en tant que patient·e, aidant·e ou soignant·e est une épreuve multiple : physique, psychologique, relationnelle, éthique, spirituelle. Se protéger ─ de soi, de l’autre, du collectif, de la maladie, de la fatigue, du désespoir, etc. ─ semble crucial : comment inventer un espace intérieur suffisamment puissant pour pouvoir vivre au mieux ce contexte éreintant ? Pour continuer à être présent·e au monde et à l’autre malgré tout ?

À partir de rencontres avec des personnes concernées par le cancer (patient·es, aidant·es et soignant·es) et de sa propre expérience de la maladie, Violaine Lochu propose un projet pluridisciplinaire autour de la question de la protection. Lors des premiers ateliers, Violaine Lochu enregistrera certains échanges et cherchera à s’imprégner des expériences des participant·es afin de pouvoir composer des chants de protection et créer des pièces sonores. Par la suite, il s’agira de mettre en place une chorale qui entonnerait des chants de protection composés collectivement.

Tout d’abord chacun·e sera invité·e à parler de ce de quoi iel aimerait se protéger lors de la traversée du cancer ; læ patient·e doit en permanence se prémunir de la maladie, des traitements, des réactions de l’entourage, du discours scientifique, des émotions intenses… Les aidant·es parleront sans doute de la confusion identitaire avec le malade, de la difficulté à jouer le rôle de médiateur·ice avec l’hôpital, de leur surcharge émotionnelle… Quant aux soignants, iels témoigneront probablement de leur épuisement physique et empathique ou encore de leurs conditions de travail. Tous·tes seront également amené·es à réfléchir sur les rituels quotidiens auxquels chacun·e a recours de manière plus ou moins consciente pour se protéger de ce contexte éprouvant. Violaine Lochu transmettra certains outils : exercices de yoga, chemins de méditation, vocalises, jeux d’improvisation, etc. L’ambition du projet serait de constituer une chorale afin de créer, collectivement, un chœur de protection.

BIOGRAPHIES

Violaine Lochu – Artiste

Née en 1987, Violaine Lochu vit et travaille entre Montreuil et Cotonou (Bénin).

Au croisement des arts visuels, de la musique expérimentale et de la poésie sonore, la pratique de Violaine Lochu se déploie autour de la voix comme vecteur de rencontre et de métamorphose. Formée aux arts plastiques à l’université Rennes 2 et à l’école des beaux-arts de Paris-Cergy, l’artiste a également reçu un enseignement musical d’abord en piano au conservatoire, puis au gré de rencontres lors de son exploration des répertoires traditionnels d’Europe centrale et du Sud de l’Italie en tant que chanteuse et accordéoniste.

Son travail se nourrit de rencontres humaines (babil des bébés dans Babel Babel, mémoire collective des habitants d’une ville dans Mémoire Palace) ou non-humaines (chant des oiseaux de Laponie dans Hybird, intelligence artificielle dans E.V.E, monde minéral dans Vestiges de Roncevaux), de lectures et de collaborations multiples.

La plupart des projets de l’artiste prennent appui sur la collecte d’éléments sonores, narratifs et visuels, lors de phases d’immersion dans des milieux spécifiques. À partir de ce corpus, elle crée par collage, recomposition, transposition, traduction, réinvention, des performances et des installations dans lesquelles interagissent sons, vidéos et dessins.

Lauréate du prix AWARE 2018, elle a réalisé des performances, entre autres, au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo, au Jeu de Paume, aux festivals Playground à Leuven (Belgique), Performative au MAXXI de l’Aquila (Italie) et Ars Poetica à Bratislava (Slovaquie).

Vanessa Desclaux – Chercheuse curatrice

Enseignante à l’école nationale d’art de Dijon depuis 2011, Vanessa Desclaux est curatrice et critique d’art. Titulaire d’un doctorat en Curating (Goldsmiths, Université de Londres), elle articule la recherche et la pédagogie à une pratique curatoriale transdisciplinaire.

Vanessa Desclaux a travaillé dans différentes institutions artistiques (Tate Modern, Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA) et a collaboré, en tant que commissaire indépendante, à des projets dans différents lieux en France et en Europe (De Appel Arts Center, Amsterdam ; If I Can’t Dance, Amsterdam ; Bloomberg Space, Londres ; la Galerie, centre d’art de Noisy-le-Sec ; Frac Franche-Comté ; CRAC Alsace ; RMN-Grand Palais).