L’œuvre de Sun Choi trouve ses racines dans l’observation du quotidien, de phénomènes sociaux ou d’événements traumatiques personnels et historiques. L’artiste y prélève des motifs issus de matières organiques, sédiments ou autres ressources corporelles (souffle, odeur, salive, lait maternel, résidus de produits chimiques ou d’eaux usagées, etc.) qu’il manipule à dessein.
De cette collecte naît une peinture dont les motifs évoquent la calligraphie traditionnelle d’Extrême-Orient et où co-existent diverses dualités : celle de la surface et de la profondeur, celle de l’artistique et du non-art, du visible et de l’invisible, de la vie et de la mort, du matériel et de l’immatériel, du beau et du laid.
Les œuvres de Sun Choi tirent parti de ce masque décoratif pour transfigurer l’ordinaire et sublimer le périssable. Dénonçant l’approche normative du « beau », Sun Choi questionne la valeur intrinsèque de l’art autant qu’il célèbre l’expérience sensible et anoblit le vivant.
Titulaire d’une Licence en arts plastiques et peinture de l’Université de Hongik-Séoul (2006), Sun Choi a bénéficié de plusieurs résidences d’artistes au Japon, en Corée du Sud et à l’International Studio & Curatorial Program de New York. Il a également exposé ses œuvres en Europe et en Asie, où il a remporté différents prix, notamment celui du Conseil des arts de Corée en 2018. Il est représenté par la Galerie Dohyang Lee (Paris) qui l’invite pour une exposition personnelle durant l’été 2022, faisant suite à une exposition collective au Spazio Berlendis de Venise.
Sun Choi (*1973) vit et travaille à Séoul.