Lauréat du CEAAC / Prix du Conseil Général du Bas-Rhin 2004
[L’intuition] de la peinture comme d’un « voile » se concrétise dans [des oeuvres], parfois présentées sans châssis, par des superpositions de nappes colorées, simultanément visibles par leurs transparences tout autant que par l’affirmation ou la dilution des leurs limites. Cette stratification chromatique, mettant en jeu une ou deux couleurs dominantes se déploie comme un fond sur lequel viennent s’inscrire des évènements plastiques de taille plus réduite mais décisifs pour la dynamique interne de l’œuvre.
Certains d’entre eux sont récurrents d’une œuvre à l’autre comme ces cercles qui peuvent se répéter selon différentes intensités de présence sur une même toile, entiers ou partiels, réduits à leur contour tracé à main levée ou encore sous la forme discrète d’un semis de taches. D’autres n’apparaissent qu’une seule fois et sont alors affectés soit d’une plus grande énergie graphique, comme telle zébrure noire à l’approche de coups de brosse de couleur blanche, soit d’une complexité interne – par une soudaine multiplicité de couleurs juxtaposées – qui semble en faire de minuscules tableaux surgis tantôt au bord, tantôt au cœur de la toile.
Paul Guérin, 2004