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Etel Adnan

Au carrefour des civilisations arabe et occidentale, Etel Adnan développe depuis les années 1970 une œuvre littéraire et plastique qui transcende les barrières culturelles et politiques. Ses livres sur la guerre civile libanaise comme Sitt Marie-Rose (1977) ou L’Apocalypse Arabe (1980) font d’elle l’une des voix importantes du féminisme et du Mouvement pour la paix. Tant dans ses poèmes que dans ses romans, ses vidéos ou ses toiles, ce qu’elle exprime, c’est la manière dont l’homme et le monde se construisent à partir des éléments de la nature.

Dans l’exposition est présenté Mountain, 2012, un leporello dont les pages déploient des dessins à l’encre noire d’une montagne dont les traits évoquent également une calligraphie. Formes abstraites et écriture semble ainsi se fondre pour se transformer en une sorte de poème visuel. En regard est exposée une série de peintures à l’huile, inspirées du mont Tamalpaïs que l’artiste a observé quotidiennement de nombreuses années depuis sa maison de Sausalito en Californie. Dans son livre Voyage au Mont Tamalpaïs (1986), elle décrit cette montagne de façon nouvelle chaque jour. Elle l’a peinte tout aussi régulièrement, en autant de variations dues aux phénomènes naturels et météorologiques qui influencent notre perception, développant son univers pictural à partir d’une même image. Dans un entretien récent, elle explique : « Peindre est un sport. C’est très physique. Quand les couleurs sortent du tube, je n’ai pas envie de les mélanger tant la joie de la couleur pure a de beauté. Mais je sais aussi que la couleur possède un sens caché que je ne me soucie pas toujours d’élucider. Les choses que nous estimons inertes ont toujours quelque chose à dire. Tout parle ! Et pour moi, la peinture est un langage au-delà des mots. »1

 

1 Etel Adnan, Conversation, avec Hans Ulrich Obrist, 2012, Manuella éditions, Paris, p.19.

Exposition(s) en lien :

  Rose