La rivière souterraine
Jean-Luc Moulène
2008
Fonte d’aluminium
120 x 140 x 7cm
Croisement du Boulevard de la Marne et du Boulevard d’Anvers
67000 Strasbourg
L’installation du sculpteur et photographe alsacien Jean-Luc Moulène se situe à un carrefour très fréquenté par les automobilistes et les piétons strasbourgeois, au croisement du Boulevard de la Marne et du Boulevard d’Anvers. Elle a la particularité, par rapport aux autres installations artistiques sur la Route de l’Art Contemporain, d’être aussi un élément de mobilier urbain : une barrière de sécurité.
Jean-Luc Moulène élabore donc son projet artistique avec la contrainte de créer un objet de protection propre à la voirie. L’artiste analyse les connotations positives et négatives de la barrière (interdiction mais aussi protection, etc.) :
« Il avait à l’esprit le souvenir d’une liane japonaise dont le développement naturel produit une barrière fragile et délicate que l’on peut éventuellement repousser mais qui n’en va pas moins guider les pas du promeneur dans la forêt où elle croît. »
Paul Guérin
Extrait de la publication La Rivière Souterraine aux éditions du CEAAC
L’aspect général de La Rivière souterraine nous fait immanquablement penser aux décors de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui lient les matériaux modernes (ici, la fonte d’aluminium) aux structures végétales : à Strasbourg, on trouve par exemple un garde-corps en béton reproduisant des branches noueuses installé sur la passerelle de l’étang du Parc de l’Orangerie.
L’aspect à la fois dynamique et torsadé de ces barrières artistiques est obtenu en partant de trois épaisses cordes disposées en forme de barrière et moulées dans la glaise : pour retirer les cordes, on exerce une forte traction qui laisse son empreinte dans la glaise. La glaise sert ensuite de moule pour les dix barrières installées.
Cette installation d’art dans l’espace public est le résultat d’une demande de conseil faite auprès du CEAAC par la Mairie de Quartier qui a retenu le projet de Jean-Luc Moulène. Elle a été mise en œuvre par le CEAAC et la Ville de Strasbourg avec la participation de la Caisse d’Epargne d’Alsace.