Marta Caradec a bénéficié de la résidence à Budapest en 2010
Marta Caradec travaille sur des documents pré-imprimés qui la « gardent de l’angoisse de la page blanche », principalement des cartes, sur lesquelles elle ajoute, superpose des motifs et/ou des informations. « Les cartes sont des documents à portée politique » et son travail revêt un aspect historique très important dans sa démarche actuelle. Par ailleurs, la carte en tant que représentation occidentale du monde permet à l’artiste d’explorer les différentes formes qui modèlent notre perception.
Cette artiste qui, dit-elle « à [sa] petite échelle, de façon absurde et obsessionnelle, remet l’humain au centre du monde […] pour trouver sa place dans ce nouveau monde globalisé » nous a expliqué son projet et ses intentions artistiques dans le cadre de sa résidence qui a marqué un tournant dans son œuvre.
Avant de partir en résidence, elle a travaillé sur un plan cadastral de Strasbourg – qui faisait suite à d’autres travaux à partir de cartes – dont elle n’a conservé que les murs et les rues pour leur nom poétique. C’est avec cette carte qu’a commencé son projet Dictionnaire du Monde, une œuvre participative qui en échange d’une portion de carte, nécessite de la part du spectateur de donner à l’artiste une définition personnelle du monde.
C’est pour ce projet que l’artiste est partie en résidence à Katowice (Pologne) et à Budapest (Hongrie), où elle s’est inspirée de l’histoire régionale des villes. 1926 est la date qui marque son voyage à Katowice et 1956/1957 pour Budapest, des dates clés dans l’histoire de chacun des deux pays, à quoi se sont ajoutées des recherches sur les traditions, les motifs et cultures de chaque villes. Cette expérience a modifié le rapport aux territoires, aux zones géographiques et les relations entre les hommes dans le travail de Marta Caradec qui cherche ainsi la place de l’homme dans le monde.