Sequoia Mirabilis
Patrick Meyer
1999-2016
Séquoia, bois, cuivre, dispositif optique conçu par l’École Nationale Supérieure de Physique de Strasbourg
hauteur: 15 m
Forêt de Niederbronn-les-Bains
67110 – Bas-Rhin
L’installation Sequoia Mirabilis s’appuie sur un immense arbre emblématique de la forêt de Niederbronn que les habitants et la Mairie de la Commune ont souhaité conserver malgré la mort : Patrick Meyer imagine alors un projet qui le fasse « vivre » à nouveau, faisant circuler eau et lumière à travers ce tronc, comme pour une seconde vie végétale…
« L’attachement des habitants à la présence – et à l’image dans le paysage – de ce séquoia géant, planté durant la seconde moitié du XIXe siècle et mort récemment (probablement à la suite d’une modification dans le cours des eaux souterraines) a suscité le désir de la conserver sur pied en lui donnant une autre vie sous la forme d’une œuvre d’art »
Robert Grossmann, Préface de Sequoia Mirabilis, publié à l’occasion de l’installation
L’arbre a été conservé débout, mais élagué et raccourci de 15 mètres. Un conduit circulaire en cuivre a été installé au sommet : il collecte l’eau de pluie, qui s’écoule ensuite le long d’une saignée dans le tronc, puis dans une gouttière. L’eau est ainsi amenée à la base de l’arbre dans une rigole circulaire. De l’autre côté du tronc, ce n’est plus l’élément « eau » qui régit la verticalité, mais la lumière : une autre rigole monte le long de l’arbre, en haut l’arbre est sectionné et un miroir y est installé, orienté à 45°. Il s’agit d’un système de périscope, grâce auquel le visiteur peut voir depuis l’intérieur du tronc le panorama entourant l’arbre, un peu comme s’il se trouvait au sommet du séquoia emblématique.
« Le propos de cette œuvre est donc bien de conserver tout ce qu’il est possible de cet arbre mort élevé au statut de «sculpture naturelle», mais en lui donnant deux fonctions tournées vers la présence et le regard humains: par son appareillage hydraulique, l’arbre devient une sorte de fontaine avec une vasque dans son socle, tandis que le système optique le transforme en un périscope, l’obscurité permise par la guérite accroissant la qualité visuelle et la dimension poétique de l’image. «
Paul Guérin