À la recherche d’Éos

Pour son exposition personnelle au CEAAC, Alban Turquois plonge dans l’histoire et la technique des lustres éosines.

En résidence à Budapest, l’artiste Marianne Marić immortalise en image sa découverte de céramiques aux reflets métalliques et iridescents, sur un marché aux puces. Cette photographie, qu’elle partage avec Alban Turquois, marque pour lui le début d’une fascination pour ces mystérieux émaux hongrois, dont il part à la découverte en 2023 grâce à une bourse de recherche du CEAAC.

La recette de l’éosine, principalement utilisée pour décorer des objets de style Art nouveau, est tenue secrète depuis son invention en 1893 par Vilmos Zsolnay et Vince Wartha au sein de la manufacture de Pécs (Hongrie). Cette glaçure lustrée multicolore et irisée est réalisée en réduisant volontairement l’apport en l’oxygène lors de la cuisson.

Alban Turquois oriente sa recherche vers la reproduction de ce savoir-faire, à travers des rencontres avec des artisan·es et chercheur·euses, ainsi que de multiples essais de cuisson qu’il réalise en intégrant du sucre, de la paraffine ou encore des pommes de pins. Au fur et à mesure de ses expérimentations, il s’éloigne progressivement de la recherche d’une réplique à l’identique pour développer une approche plus personnelle.

L’exposition À la recherche d’Éos – en référence à la déesse grecque de l’aube qui donne son nom aux lustres éosines – prend la forme d’un cabinet sculptural en plâtre et en céramique mettant en scène de multiples éléments de recherche : notes, croquis, photographies, échantillons d’émaux testés, objets glanés en Hongrie et en France. Cette installation incite le visiteur à découvrir chaque pièce comme autant de fragments d’une enquête autour de l’acquisition d’un savoir.

L’exposition d’Alban Turquois, permise grâce au « Soutien aux émergences – Arts visuels » de la Région Grand Est, est présentée au sein du Project Space du CEAAC en écho à l’exposition Dirty Rains qui associe les œuvres de Marianne Marić avec celles de l’artiste hongrois, Endre Tót.

Avec le soutien financier de la Région Grand Est.