Née en 1982 à Paris où elle vit et travaille. Pauline Bastard est représentée par les galeries Eva Hober à Paris et Barbara Seiler à Zurich. Son travail fait partie de plusieurs collections publiques. Elle poursuit une activité d’enseignement depuis 2007 (Sorbonne, ESAAA, ENSBA). L’artiste crée des univers où la fiction et la réalité sont étroitement mêlées. À travers ses films et installations se produisent des expériences philosophiques et sociales.
Le projet Les États de la Matière, de Pauline Bastard, qui a donné naissance aux deux vidéos présentées dans Ultralocal, est né en 2013 de l’acquisition d’une maison à Saint-Yaguen, dans les Landes, sans droit de propriété sur la terre et avec l’obligation de déconstruire l’édifice. Sans commentaire, dans les seuls bruits du vent, l’artiste s’obstine à détruire les murs à mains nues ou avec les outils bricolés sur place. Les pierres sont broyées et déposées dans les rivières, les prés et la forêt, la sciure des poutres est jetée au vent… Tout l’édifice, remis à l’état de matière première est soigneusement rendu à la nature. Seule une partie des matériaux a été utilisée pour fabriquer le mobilier de l’exposition et en transposer la mémoire.
Cette lente dispersion donne à voir le grand processus de transformation de la matière et le caractère éphémère de tout « état de la matière », et sa souveraine présence, sous des formes sans cesse renouvelées. Pauline Bastard collabore avec les éléments et explore la plasticité du monde. En filigrane c’est la création elle-même (ou l’artiste) qui se révèle très justement dans sa modestie et dans sa puissance.