Dans ma démarche artistique, j’explore les limites de la dualité entre la métaphysique du corps et de la perception de sa réalité ainsi que ses représentations (physique, culturel, social, plastique…).
Les masques que je confectionne pour le corps ne permettent pas une identification immédiate.
Le corps tel que nous l’appréhendons traditionnellement n’existe plus dans cette approche.
Cette absence nous projette dans un irréel, dans une dimension intemporelle semblable à une vanité.
Par cette transformation, je reconstruis une vision d’un monde à l’image d’un théâtre où par mes mises en scènes, il devient l’espace du possible. Dans chacune de mes installations, photographies (recherches..) l’impression d’étrangeté, l’absurdité, l’hybridation qui ressort de ces personnages fantasmés de l’humain nous renvoient à la question du mystère de l’origine.
Un peu comme Einstein en parle :
«J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science.»
«Le plus beau sentiment du monde, c’est le sens du mystère. Celui qui n’a jamais connu cette émotion, ses yeux sont fermés.»
(Albert Einstein,Comment je vois le monde.)
J’utilise une symbolique existante (cartomancienne, onirique, psychanalytique…) et issue de mon imagination, en me référant au sens commun ou dans le but de créer une confusion chez le regardant. Je questionne la fabrication des images. Les mises en scènes sont simples et frontales instaurant un tête-à-tête paradoxal entre le regardant et le sujet apparemment occulte. Cette privation sensorielle renvoie à la perception du mystère qui consiste à comprendre que nous ne comprenons pas. Cette équation est en perpétuel mouvement.
C’est aussi pour cela que j’aime à dire que je joue avec ce qu’on l’on voile, ce qui se dévoile, du fond dans la forme, du réel dans le faux semblant. Il y a aussi l’idée d’un retour sur soi et en soi, un outil (le costume) qui favorise un regard sur l’intime et la mémoire.(Série sans titre)
L’hybridation des personnages vient de la notion de mélange (anatomique, physique, génétique) et du métissage (culturel, social, génétique).