Dans sa clarté de particules lumineuses, la lueur électrique appelle la poudre dont le plâtre garde la mémoire, libérant, outre son étincelante pureté, l’apparence fantomatique de sa forme : le grain de lumière est scellé à celui de la matière, dans l’espace. La lumière (de ses puissants projecteurs ou de ses faibles ampoules électriques) perce et dissout les strates d’innombrables couches d’obscurité et révèle l’aspect quasi-immatériel du plâtre ; elle le réactive comme si son volume était une masse aérienne plusieurs fois centenaire. Il se pourrait que ce soit, en effet, l’immémoralité de cet espace, pétrifié dans sa luminosité, immémorialité du conflit des forces obscures contre celles de la lumière, immémoralité enfin de ces formes, toujours attachées à la présence stable et rassurante de l’homme. Ses images ne sont-elles pas des archétypes de la maison, de la table, de la chaise ?
Des maisons, parfois réduites à leur pur signe de pignon et qui semblent être à l’architecture ce que la famille est à la société : à la fois figure centrale et emblème.
« Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment mérir en vous dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermées à l’entendement. Attendez, avec humilité et patience, l’heure de la naissance d’une nouvelle clarté » disait Rainer Maria Rilke.
Ses mises en scène renvoient toujours à l’autre scène, celle de notre espace intérieur.
Claude ROSSIGNOL
1990 Kunstmesse HanovreSélest’art
1991 Sélest’art
1992 Libres Espaces Hôtel des Douanes Strasbourg, catalogue
1993 Eté 93 Frac Rhône-Alpes Nouveau Musée/Institut, catalogue
1995 Saülen (colonnes) Karlsruhe
1997 Belvédère, Hohwald
1999 Miroir Galerie l’Escalier, Brumath
2002 Sculptures Sylvain Chartier/Gérard Starck La Laiterie Strasbourg, catalogue
2004 Points de vues Itinéraires, Hohwald
2005 Moulures/Dessins, CEAAC, Strasbourg
2006 Château de Thanvillé
2008 Moulures d’angle, Galerie l’Escalier, Brumath