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Gérard Starck

Prix de la Ville de Strasbourg,1990Les « mises en scène » de Gérard Starck se réfèrent explicitement à l’univers du théâtre mais, plus qu’à un spectacle, c’est de toute évidence à un certain type de recueillement qu’elles nous invitent. Certes, l’origine mystérieuse de la lumière, toujours envisagée comme l’effet d’une promesse, intervient dans sa poétique, mais elle n’en représente qu’un des éléments, en regard de l’obscurcissement préalable de l’espace, de la juste mise en situation des sources lumineuses ou de l’impact du faisceau de lumière dans l’espace et sur la forme en plâtre. C’est resitués dans la globalité de leurs rapports que ces dispositifs prennent sens, dans un double mouvement simultané : le désir exprimé par une forme de trouver SA lumière et l’effort développé par une lumière pour s’incarner. Car, en sculpteur qu’il est, Starck sait que l’ombre et la lumière font autant la sculpture que le plâtre.

Dans sa clarté de particules lumineuses, la lueur électrique appelle la poudre dont le plâtre garde la mémoire, libérant, outre son étincelante pureté, l’apparence fantomatique de sa forme : le grain de lumière est scellé à celui de la matière, dans l’espace. La lumière (de ses puissants projecteurs ou de ses faibles ampoules électriques) perce et dissout les strates d’innombrables couches d’obscurité et révèle l’aspect quasi-immatériel du plâtre ; elle le réactive comme si son volume était une masse aérienne plusieurs fois centenaire. Il se pourrait que ce soit, en effet, l’immémoralité de cet espace, pétrifié dans sa luminosité, immémorialité du conflit des forces obscures contre celles de la lumière, immémoralité enfin de ces formes, toujours attachées à la présence stable et rassurante de l’homme. Ses images ne sont-elles pas des archétypes de la maison, de la table, de la chaise ?

Des maisons, parfois réduites à leur pur signe de pignon et qui semblent être à l’architecture ce que la famille est à la société : à la fois figure centrale et emblème.

« Il faut que vous laissiez chaque impression, chaque germe de sentiment mérir en vous dans l’obscur, dans l’inexprimable, dans l’inconscient, ces régions fermées à l’entendement. Attendez, avec humilité et patience, l’heure de la naissance d’une nouvelle clarté » disait Rainer Maria Rilke.

Ses mises en scène renvoient toujours à l’autre scène, celle de notre espace intérieur.

 

Claude ROSSIGNOL

 
1990
Kunstmesse Hanovre
Sélest’art
1991
Sélest’art
1992
Libres Espaces Hôtel des Douanes Strasbourg, catalogue
1993
Eté 93 Frac Rhône-Alpes Nouveau Musée/Institut, catalogue
1995
Saülen (colonnes) Karlsruhe
1997
Belvédère, Hohwald
1999
Miroir Galerie l’Escalier, Brumath
2002
Sculptures Sylvain Chartier/Gérard Starck La Laiterie Strasbourg, catalogue
2004
Points de vues Itinéraires, Hohwald
2005
Moulures/Dessins, CEAAC, Strasbourg
2006
Château de Thanvillé
2008
Moulures d’angle, Galerie l’Escalier, Brumath

Installation(s) en lien :

  Le Belvédère