Fanny Latreille est née en 1990 à Montréal où elle vit et travaille.
Elle se considère comme propagatrice plutôt que créatrice. Ses recherches empruntent aux champs de l’histoire, des cultural studies et de la sociologie. Les images empruntées, les témoignages et la coopération sont les matériaux premiers de ses œuvres.
Ainsi, son approche vise à établir un rapport à la temporalité, un transfert du passé dans le présent pour le présent et son autodépassement, dirigé à la fois vers le futur et latéralement.
Sa pratique est donc nourrie par des individus et des communautés. Ces rencontres se développent en dialogue avec des personnes, des objets et des archives. Les témoignages partagés et la coopération sont les matériaux premiers de ses oeuvres. Elle tente d’activer le travail à l’étape de la conception en incluant des collaborateurs et des prêteurs d’archives à sa pratique. Le copyleft, autorisation donnée par l’auteur d’emprunter, de diffuser et de modifier une oeuvre, et ce à chaque itération du travail, affecte ses collaborations et sa méthodologie. Son travail vidéo s’appuie sur ces éléments sous une forme documentaire qui réfléchit pourtant à ses régimes fictionnels.
Sa pratique artistique est aussi celle du passage d’un médium à l’autre, sans attachement disciplinaire, autour d’un point central : le travail de l’image. En déclinant sous plusieurs formes un sujet, elle matérialise une agrégation mentale par laquelle elle tente de définir quel est le sens culturel de l’image. Elle développe un langage visuel vacillant entre différentes esthétiques.
Photographiques, sculpturales ou installatives, les manifestations de son travail s’imposent à même les surfaces du lieu de leur exposition.