La visite de l’atelier de Brancusi, reconstitué et présenté au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, joue un rôle décisif dans son abandon de la peinture au profit de la sculpture.
Installé dans l’arrière-pays niçois dès 1965, il y réalise ses premières sculptures travaillées à même le sol avec un outillage rudimentaire. Il travaille alors intensément dans le sens d’un abandon du socle, vers une sculpture plus déliée. Les Tas de bûches et briques de 1969 inauguraient son intérêt pour le caractère propre des matériaux bruts et les dessins de 1975 Empreintes de grillage, triple torsion marquaient son attachement à la peinture et à la couleur.
Ces recherches plastiques et son amitié avec Claude Viallat le rapprochent de jeunes artistes ayant entrepris une déconstruction de la Peinture. Mais en 1969, il refuse de participer à l’exposition Support / Surface. Dans les années qui suivent, l’artiste travaille en solitaire et ne participe plus à aucune exposition. Sa participation en 1974 à l’exposition La nouvelle peinture en France au musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne vient achever cette période de retranchement.
Il est invité en 1978 à réaliser des interventions directes sur la nature. Dans les années 1980, il expose dans des lieux prestigieux en France et à l’étranger et réalise de nombreuses sculptures dans l’espace public. En 1983, le centre Georges Pompidou à Paris lui consacre une importante exposition qui circule jusqu’en 1984.
Cette reconnaissance lui permet de s’installer dans un vaste atelier-hangar et de renforcer son équipement pour pouvoir travailler sur de grandes dimensions. Ses oeuvres monumentales – commandes publiques ou privées – font écho au paysage naturel ou urbain auxquels elles sont destinées. En 2006, le MAMAC de Nice lui a consacré une importante exposition monographique.
Extraits de la publication Bernard Pagès, éditions du MAMAC de Nice, 2006