Née en 1956 à Folkestone au Royaume-Uni
Vit et travaille à Bruxelles en Belgique
Après des études d’histoire de l’art en Angleterre, Ann Veronica Janssens étudie à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre (Bruxelles). Depuis le milieu des années 1980, elle développe une œuvre placée sous le signe de l’expérimentation, à la fois visuelle et sensorielle, vouée à déstabiliser notre perception de l’espace et à faire de la lumière non plus un instrument mais un véritable sujet. Ses premières créations, les « super espaces », qui sont des extensions de l’architecture existante, comme la villa Gillet à Lyon (1989), témoignent de sa volonté d’abolir la rupture entre espace intérieur et extérieur, et de fluidifier la perception de l’architecture par le truchement de la circulation de la lumière, dont l’artiste n’aura de cesse d’exploiter les différentes possibilités formelles, à travers l’utilisation d’éléments transparents (le verre) et réfléchissants (le miroir) ; cette matière diffuse lui permet de confronter la lumière avec la couleur, la fumée et l’espace.
Au début des années 2000, elle inaugure une série d’œuvres qui donneront lieu à de nombreuses variations : Blue, Red and Yellow et Light Games (2001) se présentent comme des environnements opaques, dans lesquels le spectateur est invité à entrer, se trouvant alors immergé dans un brouillard coloré. S’ensuivra une autre série de brouillards, telles que Jamaïcan Color’s + 1 for Mlle Justine (2003) ou encore Mukha d’Anvers (2007). Dès lors, le mélange de lumière, couleurs et brouillard donne naissance à de nouvelles créations à la matérialité instable, dont Bluette (2006), une étoile bleue composée à partir de fumée et de spots lumineux. À travers l’utilisation de la lumière, elle expérimente différents phénomènes : éblouissements (Présentation d’un corps rond 2, 2001), bombardements lumineux, persistances rétiniennes, vertiges, saturation, vitesse, clignotements ; Donut (2003), trombinoscope lumineux, en constitue un illustre exemple. Cependant, les réalisations d’A. V. Janssens ne s’attachent à aucune forme de monumentalité ; au contraire, les moyens et les formes sont minimaux, au service d’une œuvre poétique, jouant sur la frontière entre visible et invisible.