Pages d’Herbes
Claudie Hunzinger
2005
4 pages d’herbes, glyceria aquatica
220 x 120 cm
Médiathèque de la Meinau
Les Pages d’Herbes se situent donc à la frontière entre la nature, dont le matériau est issu, et la culture qu’elles représentent : ces pages sont comme celles d’un livre grand ouvert, à l’entrée d’une médiathèque, et les tiges elles-mêmes ont l’orientation d’une écriture manuscrite.
La frontière entre nature et culture est même tout à fait brouillée. Pages d’Herbes fait partie des installations récentes de la Route de l’Art Contemporain, qui, contrairement aux premières œuvres qui faisaient entrer de manière inattendue l’art directement dans un univers naturel, sont ici mise en place dans un environnement architectural et culturel : il semblerait que Claudie Hunzinger ait choisi au contraire de faire entrer un peu de végétation dans le bâtiment moderne ! Qu’elle n’ait pas rempli ses quatre pages de citations de l’histoire de la littérature – comme l’a fait par exemple Gloria Friedmann en pleine forêt de Haguenau – mais qu’elle ait choisi de donner la parole à la nature, qui n’a pas les mêmes codes que le langage ! Et pourtant, l’artiste nous dit :
« C’est comme si en transformant une plante en page, je voulais libérer du fond du monde une matière en mal de signes qu’il détient. »
Extrait du catalogue V’Herbes
Essayons donc de déchiffrer le rythme des herbes que Claudie Hunzinger a figées pour nous, essayons de nous laisser porter par le même vent que celui qui semble souffler et les faire bruisser…
Pages d’Herbes est une commande de la Ville de Strasbourg – Conseil artistique du CEAAC