La nostalgie et la fascination sont au coeur de la pratique en arts visuels de Magali Baribeau-Marchand, guidant ses actions et donnant libre cours à des mises en espace immersives et installatives. La sculpture, le dessin, l’imprimé numérique et l’intervention textile lui permettent de composer et mettre en espace des assemblages d’objets qui, par accumulation de gestes compulsifs et détournement, nous parlent de fragilité et des réminiscences de la mémoire, de précarité et de désuétude.
En créant des associations poétiques et des dispositifs à la fois familiers et déstabilisants, l’artiste joue sur le fil mince entre confort et malaise, entre légèreté et gravité. Avec minutie et poésie, elle dévoile et déploie ses collections d’objets (trouvés, vétustes, inutiles ou bons pour le rebut), qu’elle rend séduisants ou intrigants pour réactiver leurs histoires : pour tenter de les sauver de la disparition. Faisant l’éloge de la lenteur et de la contemplation, ses œuvres rappellent les jeux de l’enfance. Elle aime à faire en sorte que les éléments mis en espace soient mobiles et parfois en situation délicate afin de créer une tension ou la fausse attente d’un accident.
Inspirée par le design d’objet, son langage plastique se veut minimal, à la fois brut et délicat. Elle met en évidence la pureté des formes dans des installations qui incitent à la déambulation et la dérive.