Created with Sketch.

Nathalie Savey

Nathalie Savey est née en 1964, elle vit et travaille à Strasbourg

A la cime des yeux

Nathalie Savey est une promeneuse. En préalable à ses photographies, elle choisit un itinéraire sur une carte, marche, observe, attend puis déclenche. Dans son viseur, la nature est ramenée à ses éléments primaires : l’eau, l’air, le végétal, le minéral. Ce ne sont pas des photographies de paysages qu’elle propose : le pittoresque, le sublime sont absents de ses images dans lesquelles la réunion d’une nature objective et d’une intime sensation joue sur la part d’illusion que génère parfois le réel. Ainsi le rocher se transmute en montagne, la photographe se fait alchimiste.
De l’art oriental et de la tradition des images du monde flottant qu’elle affectionne tant, Nathalie Savey retient cette volonté de se fondre dans le paysage, d’en faire l’expérience comme s’il s’agissait d’un nouvel être-au-monde. Plus que le moment romantique de la projection, où les états d’âme de l’artiste trouveraient dans la contemplation de la nature un écho, Nathalie Savey cherche à matérialiser cette frontière indécidable entre la réalité et le ressenti, le visible et l’invisible. En ce sens, la photographe nous donne à observer un « paysage mental* » qui synthétise les données – géographique, autobiographique, métaphorique, physique autant qu’esthétique – qui correspondent à la vibration émanant de la nature que l’appareil permet de saisir.

Extraits texte d’Héloïse Conésa
Conservatrice en chef du département de la photographie à la BNF

 

*Kenneth White : « J’ai sans doute les notions de « confins, marges, limites » et de « passage, itinéraire, chemin » inscrites dans la matière grise de mon cerveau, peut-être même dans la moelle de mes os. Ce n’est pas seulement une question de géographie, c’est une question de paysage mental. » in Le rôdeur des confins, p.9.

Exposition(s) en lien :

  Now Watching    Two Faces / Inside View