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Nicolas Moulin

Viderparis est une œuvre basée sur une projection dans laquelle des paysages de rues inhabituels et fictifs reflètent un Paris futuriste vidé de ses habitants. L’artiste a minutieusement retravaillé 50 clichés de la ville dont il est lui-même l’auteur, pour y effacer toute trace de vie humaine. Dans les rues, les bâtiments sont condamnés par des murs en béton, il n’y a ni voitures, ni enseignes, ni arbres. Une bande son oppressante accompagne cette promenade imaginaire au cours de laquelle le spectateur devient acteur. L’atmosphère créée par l’artiste est celle d’un film de science-fiction : son travail doit faire office de métaphore de la « mort clinique » vers laquelle, selon Moulin, l’humanité se dirige. Cependant, la succession aléatoire des images fait en sorte qu’à la différence d’un film, on ne reconnaît pas ici d’histoire définie par un début et une fin. Le mot vider apparaît dans le titre Viderparis et évoque à la fois le dépeuplement de la ville mais reprend aussi le terme latin videre – voir.

Nicolas Moulin a fait ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Cergy-Pontoise. L’architecture et les paysages sont les thèmes centraux de ses créations artistiques. L’histoire du 20e siècle, particulièrement la chute de l’Union soviétique, de même que la littérature de science-fiction ont influencé son imaginaire dès sa jeunesse. Depuis quelques années, Moulin travaille régulièrement sur une collection d’images
de paysages qu’il présente déjà en partie sur Internet.

Mesures de conservation

Viderparis consiste en une projection de 50 photos numériques avec un projecteur vidéo, la succession aléatoire d’images étant paramétrée grâce à un logiciel spécifique. Au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), aucun équipement n’est spécifiquement affecté à Viderparis. L’artiste a néanmoins strictement imposé les paramètres de base pour la présentation de l’œuvre. Il tient, entre autres mesures, à utiliser un logiciel permettant la succession aléatoire des images ainsi qu’une transition fluide entre chaque image. D’autres paramètres portent sur la durée de projection de chaque image (32 secondes) ainsi que le son, qui doit être audible en permanence.

Pour cette étude de cas, le point central de la méthode de conservation est la formulation d’une stratégie de sécurisation des données pour le MAMCS. Celle-ci doit notamment inclure des indications sur le stockage des supports pour l’enregistrement des données ainsi que sur la sauvegarde redondante des données (cf. glossaire).

À ce jour, le MAMCS dispose des images qui constituent l’œuvre Viderparis uniquement au format JPEG, un format image compressé. Lorsqu’il a confié sa création au musée, Moulin a remis les données sur CD-R (Compact Disc-Recordable), un support de données optique. L’artiste s’est déclaré prêt à remettre les données sous format TIFF, un format non compressé. Celles-ci serviraient au MAMCS de « copies principales » et d’autres copies d’exposition pourraient être produites à l’avenir.

Exposition(s) en lien :

  Digital Art Works. The Challenges of Conservation